Communauté de la Sierra Nevada

 

Les communiâtes de la Sierra Nevada de Santa Martha (Koguis, Aruhacos Wiwas et Arsarios) sont les derniers descendants de la culture Tayrone, leur civilisation est comparable à celle des Mayas, incas ou aztèques.

Ils ont su résister à la colonisation, à la conquête et à la modernité. Ils habitent la Sierra Nevada de Santa Martha, lieu qu’ils considèrent sacré car il abrite, pour eux, le coeur de la terre.

Les Kogui, se considèrent les gardiens du battement du cœur de la Terre ; Qu’Ils appellent Haba, mère universelle. Ils la vivent comme une force qui les guide. Pour eux l’énergie féminine est l’énergie primordiale que l’on peut solliciter pour demander aide et conseils.

Les Koguis se sentent responsables et garants du maintient de l’équilibre de la vie. Ils se considèrent les frères Ainés de l’humanité et les gardiens de connaissances de la loi originelle, ces connaissances ont été transmises par la mère universelle et le père créateur de générations en générations depuis le début de l’humanité.

La Société Kogi est une société égalitaire, tous les membres de la communauté son égaux et ont les mêmes droits ; Au même titre que les animaux, les plantes et les rivières, ils se vivent comment un prolongement du vivant. Dans cette société Il n’y a pas de chef. Les décisions sont prises d’une façon collective.

Les Mamus et sagas sont au centre de l’organisation de la société Kogi, ce sont des prêtres, des chamanes, des sages. Le Mamu et la saga représentent la plus haute autorité, et cette Autorité est une autorité spirituelle et elle se doit d’être exemplaire. Eux sont les maîtres du savoir ; les protecteurs et défenseurs de la communauté face aux forces surnaturelles.

Dès leur naissance, les Mamus se consacrent entièrement au travail spirituel. Ils passent 18 ans dans l’obscurité dans une grotte qui représente l’utérus de la terre.

L’objectif est d’entrer en contact avec le monde des esprits dénommé Aluna. À travers des méditations très profondes, des jeûnes de plusieurs jours, et des offrandes, les Mamus aident à créer l’équilibre et l’harmonie nécessaire dans le monde.

Ils disent pouvoir communiquer et négocier avec les esprits gardiens des éléments, des plantes, des animaux et d’autres êtres vivants qui soutiennent la vie.

Ils nourrissent cette relation pour recevoir leurs conseils, et effectuer les offrandes nécessaires au maintient de l’équilibre et pouvoir prendre soin de la planète. Ils veillent également à l’évolution des cycles cosmiques.

Ce qui est très intéressant par rapport à la formation des mamus c’est qu’elle leur permet notamment de porter un regard sans jugement et d’aller au delà des apparences trompeuses de la vie.

En effet, dans leur culture, il n’y a ni bien, ni mal, seule la notion d’équilibre entre les différentes composantes de la nature et de la vie est importante.

Cette idée de équilibre est présente en tout ce qui compose leur vie. D’ailleurs, un Mamu n’est pas un Mamu puissant tant qu’il n’a pas une Saga, femme médicine à ses côtés car pour eux, c’est le féminin, qui porte la sagesse et les guide.

Ils considèrent que l’énergie masculine quand elle n’est pas en équilibre peut aller très loin dans la destruction et l’insensibilité à la vie.

Le monde Kogi est peuplé de symboles ; et dans ce monde symbolique tout est à la recherche de l’équilibre de l’harmonie ; J’aimerais partager avec vous quelques symboles qui sont le reflet de cette notion d’union et complémentarité.

Le poporo : signifie la création universelle, à partir de l’union entre le féminin et le masculin. Les hommes reçoivent le poporo comment un passage initiatique au moment où ils rentrent dans l’Age adulte et vont avoir leurs premiers rapports sexuels ; cette initiation dure 4 jours pendant lesquels les mamu et les sagas vont transmettre les conseils nécessaires a cette union.

Le poporo est une courge dans laquelle se trouve une poudre faite de coquillages. Ce socle représente l’utérus, le féminin ; le bâton avec lequel on extrait la poudre pour la mélanger avec la coca représente le masculin, le phallus ; et la feuille de coca, plante sacrée, représente la pensé. C’est l’union de ces différents éléments qui permettent la connexion avec la force créatrice, génératrice de fécondité.

L’homme kogi portera le poporo toute sa vie. C’est une sorte de carte d’identité. Il est également un outil de mémoire.

Par L’utilisation du poporo ils participent a ré-harmoniser, à réguler les forces de la nature à participer à la création universelle. Les kogis, activent ces symboles toute la journée, comme s’ils faisaient l’amour à la nature pour maintenir la fertilité et l’équilibre entre les forces de vie.

Les femmes Kogis sont également porteuses d’un symbole important. Elles tissent toute la journée des sacs en forme de matrice ou utérus qui les relient a leur fécondité. La façon dont les sacs sont tissés et la qualité des points vont permettre de réguler leurs émotions  .

Il y a aussi les instruments de musique .  

  • Flute femelle (kuisi bunsi en dialecte kogui), qui porte 5 orifices, c’est cette structure qui va donner la tonalite et sa fonction est de créer la mélodie.
  • La flute male (kuisi sigi en dialecte kogui), a deux orifices et elle accompagne toujours le flute femelle. Et ca fonction est de marquer le rythme et le contrepoint.

Il y un autre pratique qui est fondamentale chez les Kogis :

Les offrandes

Une offrande c’est un point de rencontre par lequel ils partent de leur cœur humain pour s’unir au cœur divin, aux forces de l’univers. Faire une offrande, pour eux, c’est rentrer en communion avec toutes les forces qui soutiennent la vie, c’est créer un passage entre l’énergie terrestre et l’énergie de l’univers.